Peptimiste

tout va pour le mieux, parce que tout pourrait aller plus mal

Violence américaine : Scorsese - Greg Rick

Scorsese

Dans son article du New Yorker, Revisiting the Violence and Style of Martin Scorsese’s “Raging Bull”, le critique Richard Brody revient sur l’aspect frontal de la violence dans le storytelling de Scorsese. Ce qu’on lui a aussi reproché dans The Irishman, était déjà là dans Raging Bull. Cette violence, celle du milieu mafieux dans les deux cas, c’est aussi une violence de genre, dirigée contre les femmes.

There isn’t a woman seen in it who’s anything but a housewife or a playgirl, not a single female professional in sight—and not a person of color anywhere, not at a public pool, not even in a crowd of boxing fans at bouts in which La Motta’s opponent is black.

Brody essaye de comprendre les motivations narratives, esthétiques voir philosophiques derrière la façon si spéciale, distante, presque abstraite de Scorsese de mettre en scène la violence masculine sans aller la motiver dans la psychologie du personnage, mais la décrivant froidement comme le reflet d’un milieu.

The sopranos

soprano still Cet article m’a fait penser aux raisons pour lesquelles j’ai arrêté de visionner The Sopranos après l’épisode University. Dans cet épisode cette vision patriarcale des femmes (la maman vs la putain mais toutes au service des hommes in the end) est l’occasion d’allers et retours et contrastes insupportables sur la sexualité, la famille. La violence anti-femmes atteint progressivement un acme, avec plusieurs scènes de violences sur le personnage de Tracee qui finissent par son tabassage à mort par Ralphie).

Gregory Rick

peinture de gregory rick Le travail du peintre américain Greg Rick nous raconte aussi la violence à l’américaine, celles dont il est lui-même le survivant (violences domestique, harcèlement solaire, stress post-traumatique de la guerre en Iraq…) et celles qui ont construit la société américaine. Mais ses mises en scènes de corps éprouvés par les coups et les abus, confrontés à l’histoire, ne sont pas seuls écrasés forcés à reproduire sans cesse les coups: ils pleurent. A l’occasion d’une exposition solo, Running Wild, le magazine Juxtapoz l’a interviewé sur son parcours et ce qui l’a amené à la peinture, après son passage dans l’armée.

https://www.juxtapoz.com/news/magazine/features/gregory-rick-war-and-peace/

Il expose également d’autres tableaux au Hyde Park Art center à Chicago, jusqu’en juillet, à l’occasion de l’exposition collective SURVIVING THE LONG WARS: Unlikely Entanglements qui évoque l’impact des guerres dont la war on terror. sur les communautés afro-américaines, hispaniques et indiennes au États-Unis et sur les nombreux vétérans qui en sont issus.