Smartphones cassés et vie privée
Bien que je déteste les téléphones smart, dumb ou fixes, j’en ai trouvé sept dans les placards de la maisonnée cet été. Qu’en faire ?
1. Le téléphone est encore fonctionnel au minimum pour les appels.
Certains de ces téléphones, sous réserve d’avoir encore un chargeur adapté (pré-micro usb ou usb-c, nokia dumbphone etc.) sont encore fonctionnels et peuvent notamment servir à des associations accompagnant des personnes précaires (les fameux sans - abris ou papiers)1.
Pour s’assurer de cela, je commence par les charger complètement puis j’attends de voir combien de temps tient la batterie hors usage. Si la batterie tient et les fonctions appels sont toujours disponibles le téléphone est bon pour le don. Sur mon stock trois correspondent à cette catégorie. Un va être utilisé par le teenager, il en reste deux potentiellement à donner. Sous réserve d’assurer un minimum de confidentialité.
Comment assurer la sécurité des données.
- retirer les éventuelles cartes SD et cartes sim qui seraient restées dans l’appareil,
- se déconnecter de tous les comptes d’applis,
- réinitialiser plusieurs fois le téléphone aux paramétrages d’usine afin de s’assurer que les données personnelles ont bien été effacées. Il existe plein de guides détaillés en ligne pour ce faire en fonction de la version du logiciel du téléphone et son modèle.
2. L’écran est cassé
Il existe plusieurs méthodes pour accéder à la mémoire d’un téléphone dont l’écran est hors d’usage, récupérer et réinitialiser la mémoire interne ou les données. Aucun des téléphones trouvés ne correspond à cette situation, donc, je n’insiste pas.
3. Le téléphone est super-cassé.
Il ne s’allume plus, il ne se passe plus rien car soit la batterie est à bout de cycles, ou un autre élément interne est grillé.
Là, pour allier vie privée et écologie, c’est plus compliqué.
Si le problème est lié à la fin de cycle des batteries, remplacer la batterie est-il possible, bon marché et le composant disponible ?
Dans les téléphones trouvés dans les tiroirs, aucun n’a de possibilités de réparations : soit la batterie est soudée à la carte mère, soit las recherche de batterie ou de possibilité de réparation a déjà été effectuée et abandonné (coûts trop élevés, refus de réparation par des gens compétents etc.). En effet, tous ces téléphones sont des entrées de prix, difficilement réparables ou leur réparation coûte parfois aussi cher que de les remplacer.
Je décide donc de les démonter afin de détruire les cartes de mémoire interne. Encore faut-il les identifier.
Voici quelques images pour aider.
Comment détruire les chips?
Il a été impossible de détruire ces mémoires internes en préservant les cartes mères intactes. Toutes étaient soudées ou collées dessus donc, j’ai du casser les cartes mères pour pouvoir les détacher, puis les détruire. J’ai pris la peine cependant de dévisser les boîtiers le plus proprement possible, mais j’ai du utiliser la méthode du marteau pour les téléphones super collés, qui ne permettent pas d’accéder à quoi que ce soit :). Pour les puces elles-mêmes, j’ai opté pour le découpage en petits morceaux à la pince coupante.
Et ensuite ?
Le fruit de ce démontage, réparti selon les règles de tri (plastiques vs composants informatiques, batteries à part dans le container des piles) va partir ensuite à la déchetterie. Pas génial, mais je n’ai pas trouvé mieux, pour les téléphones irréparables pour allier vie privée et recyclage.
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Les conditions de vie des sans sont telles, qu’ils perdent, se font voler régulièrement leur téléphone qui leur sert à minima à rester appelables. Les associations ont donc des besoins énormes en téléphones, smart ou dumb. ↩︎