Régime Sec
Je reste marquée par la scène d’ouverture des Anges n’ont rien dans les poches, le premier Dan Fante que j’ai lu, en 96/97. Vous savez, celle dans l’avion…
A ce moment-là, Dan n’est que le fils de, le rejeton de Bandini qui n’attire que par curiosité. Il se plaint de son père, mais son père, je l’aime, il a écrit Mon chien stupide. Ces fils de… qui pleurnichent, quelle plaie.
Mais, d’autres Dan Fante ont suivi et le poids de l’écriture du père n’a plus joué autant dans la balance. Aujourd’hui, j’ai lu et relu {les Anges}, puis En crachant du haut des buildings (1999), et La Tête hors de l’eau (2001), alors que je n’arrive pas à réouvrir Le vin de la jeunesse.
Au final, peu de rapport entre ces deux écrivains, au-delà des ombres familiales qui planent dans leurs ouvrages autobiographiques. L’écriture alcoolique et le regard amer de Dan Fante le placent plus près de Bukowski que de son père.
L’alter-ego de Dan Fante, c’est Bruno, qui traverse dans Régime sec une phase active, puisqu’il gagne sa vie comme chauffeur de taxi, boosté à l’équivalent local du picrate.
Régime sec regroupe huit nouvelles, directes, drôles et amères. Coups de poings avec vue sur Los Angeles, des pailettes au caniveau. Les humains se comportent comme des charognards, s’agglutinent en meute et se déchirent les restes du festin et les cadavres des tapés du casque qui tombent en route. Et Bruno Dante, boit pour oublier quand la valse des tapés du casque cesse de le faire marrer. Un petit livre qui me donne envie de ressortir les précédents et, tiens, pourquoi pas, de relire Au sud de nulle part.