Écriture manuelle, chatbots et BBS
Dans son article Why writing by hand is still the best way to retain information pour le blog code for a living l’ingénieure de données Corissa E Haury part d’une anecdote triviale orientée efficacité au travail, pour revenir sur une notion que j’aborde chaque année avec mes élèves. Écrire à la main, c’est mieux. Principalement dans un contexte où l’on souhaite apprendre quelque chose, retenir une information. L’article reprend quelques références d’études récentes sur le sujet. (Sur la mémoire et son fonctionnement, le dossier Mémoire, une affaire de plasticité synaptique de l’inserm est une bonne introduction)
L’écriture manuelle oblige à une concentration plus propice à la mémorisation, elle crée un lien affectif qui facilite la conceptualisation et ce que l’on écrit à la main est mieux compris et mémorisé. Il se passe quelque chose entre l’écoute, l’écrit et la reformulation personnelle qui nous permet de nous rappeler. Si la frappe au clavier semble plus efficace, elle ne nécessite que peu de concentration sur le contenu de ce qui est retranscrit. Il est même possible de retranscrire quelque chose sans l’écouter vraiment ni regarder son clavier.
Une autre chose dont je parle souvent, c’est la dimension mediumnique des media. Il y a bien quelque chose de magique dans les technologies médiales, le verbe est performatif (le langage comme media), et du télégraphe à internet, les médias réduisent la distance et permettent de téléporter nos communications et un peu de nous même. L’enjeu c’est bien de comprendre ce qui se trame vraiment dans ce jeu d’illusions comme le rappelle ce billet de François Houste
La semaine SIH (simulateurs d’intelligence humaine généralement appelés IA) a été chargée en buzz:
- Le projet Pitchfork d’Alphabet, visant à faire fonctionner un SIH génératif qui puisse apprendre à faire du ode et à le corriger lui-même a fuité. Apparemment un des objectifs est que Pitchfork puisse proposer une nouvelle version du langage Python.
- Disney a publié un “réseau de neurones” entrainé grâce à Stylegan2, le Face Re-aging Network (FRAN) qui peut changer l’âge d’un acteur dans un film ou une série.
- Et puis il y a eu ChatGPT, le chatbot d’OpenAi. N’ayant pas de boule de cristal, je n’arrive pas à mesurer les conséquences de tout ça. Les personnes qui l’ont testé comme ici Korben avouent que c’est bluffant. A suivre.
Le long read de ce samedi
- Ce billet d’auto-media-archéologie de Benj Edwards d’Ars technica My secret life as an 11-year-old BBS sysop, Revisiting the wonder and betrayal of online life circa 1992. Superbe récit sur les BBS.