Alice is missing
J’aime les jeux. Les jeux de plateau, de rôle, les jeux vidéos, même si je suis une assez mauvaise gameuse. Les jeux à dimension narrative ou stratégiques (Risk, 7 wonders, Andor etc..), même si je peux aussi m’amuser avec des jeux d’adresse (Suspend, Jenga, Kapla), coopératifs (The game, The Mind, Micro Macro crime city), de deck building (les Realms), familiaux, classiques (Échecs, Rummbikcub, Dominos) pour enfants (Zombie kids, Ninja Taisen, Perplexus, Puissance 4) ou d’ambiance (Myto,Yogi), pour ceux qui me viennent à l’esprit à l’instant où j’écris. Je ne suis pas une dingue de l’actualité des sorties, mais j’aime passer du temps à jouer avec des gens que j’aime bien (c’est mieux), même si c’est aussi une façon de rencontrer de nouvelles personnes.
Alice a disparu
Ces derniers temps, j’ai été obsédée par le jeu Alice is missing. Entre jeu d’enquête et jeu de rôle, se joue en silence, via messagerie électronique, sans communication verbale (mais parfois non verbale si les joueurs sont dans la même pièce, le jeu pouvant se jouer à distance également).
Au delà de la sombre histoire en toile de fond — Alice Briarwood, une lycéenne a disparu, que lui est-il arrivé — le jeu, détonne à plusieurs niveaux au delà du dispositif de jeu par écrit. Il n’y a pas de maître·sse de jeu à proprement dit, même si une personne doit se charger de le faciliter d’expliquer les règles et de lancer le jeu et se trouve assigné le rôle de Charlie Barnes, un des membres de la bande qui a déménagé. Vous êtes des ami·e·s d’Alice et découvrant qu’elle a disparu, vous vous lancez à sa recherche.
La première partie du jeu (qui dure environ 45 mns) permet de poser l’univers narratif, chaque joueureuse créant son personnage, l’affinant tout en imaginant ses liens avec Alice. Le reste de l’intrigue va se dérouler et se construire à travers les échanges entre les participant·e·s durant 90 minutes. Il faut encore compter une vingtaine de minutes pour débriefer le jeu.
Le jeu se compose de 72 cartes et d'une musique d’ambiance parfois lugubre, d’autre fois limite country ou rock indé planant qui sert aussi de sablier, mise à disposition par l’éditeur, Hunters Entertainment.
Crée par Spencer Starke, un des écrivains de Critical Role (The Legend of Vox ex Machina, et toutes les déclinaisons de la franchise), il est aussi le créateur de Kids on Brooms et Icarus. Le jeu sera porté à l’écran par Paramount et une nouvelle extension Alice is Missing: Silent Falls devrait sortir cette année.
Bien-être et jeu
Une des choses les plus marquantes pour moi dans ce jeu, ce sont les différentes attention au bien-être des joueurs. Différentes modalités permettent à chacun·e d’exprimer ce qui lui est inconfortable, des cartes sont même dédiées à cela.
Un tour de jeu est consacré à l’expression par chacun.e des joueureuses de ses limites. Un passage des règles de jeu est même dédié aux précautions liées à la plateforme électronique d’échange utilisée pour le jeu, mettant en garde les joueurs des possibilités de surveillance et de mauvaise interprétation des échanges, en fonction des pays.
Je n’ai jamais vu ce genre de précaution dans d’autres jeux avant. Pour avoir joué des parties de jeux de rôle, adolescente, où une bête campagne de donjon et dragon pouvait se finir en viol collectif ou autres joyeusetés du genre, je dois dire que j’aurai apprécié ce temps de discussion préalable, et de prise en compte des genres et limites personnelles autour de la table.
Le site du jeu propose aussi des aides de jeu à télécharger pour personnaliser votre Alice : afro-américaine ou asiatique, girly ou butch. A vous de lui donner un visage parmi une variété de possibilités.
Si vous souhaitez vous faire une idée des possibilités du jeu, le podcast 2D6 plus cool a enregistré, joué et monté ce qui est à la base un jeu silencieux pour nous en faire vivre l’ambiance.
A écouter:
Plan Séquence Alice is Missing en version audio seule ou en vidéo.